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3 mai 2013 5 03 /05 /mai /2013 09:40

Après Blue Chill, c’est au tour de The Bankees, groupe pop-rock français, de nous raconter l’histoire d’une de leurs chansons, The Plumber Life.

Il est amusant de constater que les deux premiers groupes qui se sont prêtés au jeu ont une manière de parler de leur chanson à l’image de leur musique. Plus tourmenté et « dense » chez Blue Chill, plus accessible et simple (donc pop) chez The Bankees, mais avec de la finesse, de l’élégance et de la poésie.

 

  

The Bankees - The Plumber Life

 

Scénario :

Arpèges en escaliers sculptés dans le bois d’une guitare folk, une entrée sur la pointe des pieds au rythme des notes d’un piano esseulé. Puis la complainte de celui qui a passé sa vie à trimer et à tout perdre. La misère sociale n’est belle qu’à travers le prisme d’un accord mineur. Notre Eleanor Rigby ne reprise pas des chaussettes comme chez McCartney, mais répare des tuyaux. L’homme a du plomb dans l’âme. Un refrain, qui élève et en même temps condamne, la grâce et la sentence. Enfin, une guitare psychédélique qui descend en enfer et puis le silence, avant que l’histoire ne recommence le temps d’un second couplet. Un peu plus de noirceur et en même temps ces chœurs angéliques qui donnent espoir, avant que ne s’abattent une dernière fois des guitares apocalyptiques.

Making Of :

Notre processus de création est intuitif, il ne répond pas à une démarche logique et planifiée et il n’est pas toujours simple, rétrospectivement, de l’analyser. La chanson a été composée sur une guitare acoustique et enregistrée il y a quatre ans dans la « Blue House », une maison située en pleine forêt ardéchoise. Les moyens de l’époque ne permettaient pas d’obtenir l’ampleur musicale et dramatique suffisante. Notre style a aussi évolué au fil des années. Nous essayons aujourd’hui de construire un délicat équilibre entre simplicité et sophistication, élégance et saturation. Reprendre ce morceau a été très stimulant ; il était possible de se concentrer davantage sur la production, et moins sur la composition. La guitare folk a servi de base, sur laquelle est venue se greffer cette ligne de piano improvisée sur le moment. La batterie, assez primitive, a remplacé le métronome et la basse s’est discrètement insinuée. Ce sont les guitares et le clavier qui ont demandé le plus de travail. Il fallait trouver un son assez ample pour le refrain. La deuxième guitare devait ajouter un côté abrasif, avec une légère distorsion. Le clavier pouvait amener le côté un peu aigu et anxiogène. Le chant est toujours difficile à poser. On cherchait l’émotivité sans le pathos. La deuxième voix vient rajouter de la puissance au refrain et les chœurs à la fin de chaque couplet accompagnent la montée des guitares.

Tout a été enregistré à la maison, sur un simple huit pistes. La chanson raconte l’aliénation psychologique d’un travailleur, elle est en même temps notre ode à l’artisanat musical…

Le morceau est aussi en écoute sur soundcloud 

La page Bandcamp de The Bankees. Avec leurs 3 EP :

Heaven (2013)

Home (2012)

Kimono (2011)

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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 17:52

the-knife---shaking-the-habitual.jpeg

Plus réjouissant encore que les artistes qui, albums après albums, confirment le bien que l’on pensait d’eux, il y a ceux qui nous font mentir. Ceux que l’on considérait comme complètement surestimés ou sans grand intérêt, et qui nous obligent à réviser notre jugement. Il y a bien un petit quelque chose de légèrement énervant dans ce cas ; on est plus à notre aise avec des lignes de démarcations claires entre les bons groupes et les mauvais, mais ce changement de point de vue est au fond beaucoup moins dérangeant qu'il n'est rassurant sur notre capacité à juger de la qualité d’un artiste, et à dépasser nos préjugés (ce qui revient à ce que je disais dans ma chronique de l’album de Guillaume Perret).

Le duo electro-pop suédois The Knife était jusqu’alors pour moi un exemple-type de groupe hype surestimé (pléonasme). S’il fallait trouver un terme pour définir ce genre de groupes, j’opterais pour… "p-arty". Pseudo arty, avec quelques petites originalités sonores et harmoniques, mais surtout « party », trop de retape, de superficialité et de maniérisme pour être honnête. Les quelques prétentions artistiques semblant ne servir que de paravent : tirer l’auditeur vers le bas en lui faisant croire qu’on le tire vers le haut. Une soirée où les convives dansent sur des gros tubes débiles des années 80, peu importe qu'ils soient cultivés et fringués avec classe, ça n’en reste pas moins une fête à la con…

C’est bien dans cette optique que se situent à mon sens Deep Cuts (2003) et Silent Shout (2006, la « hype » de l’époque) de The Knife. En 2010, sur Tomorrow, in a Year, projet un peu particulier avec Mt. Sims et Planningtorock, The Knife met de côté la « p-arty » pour s’orienter vers une musique plus expérimentale et beaucoup moins électro-pop. Pas inintéressant, mais pas complètement convaincant non plus. Et cette année, divine surprise, The Knife revient avec un des albums électro les plus riches et marquants de ces derniers mois. Fini de jouer, fini de poser, fini de faire semblant de tirer l’auditeur vers le haut en le tirant par le bas. The Knife semble n’en avoir vraiment plus rien à carrer de la hype et des attentes frivoles du public, ils osent, déroutent et gagnent considérablement en profondeur, en musicalité et en densité. On retrouve certes toujours quelques gimmicks un peu maniérés, mais au lieu de tirer vers le bas, ce sont eux qui sont tirés vers le haut par un album passionnant. Un album qui se mérite, et qui mérite une écoute attentive et à un bon volume pour en saisir toutes les subtilités. Sous le vernis pseudo-arty de leurs précédents albums, le vide ou presque, sous celui de leur dernier album, une vraie richesse musicale.

L’album est une belle claque, mais ce n'est pas non plus un chef-d’œuvre. Son défaut majeur : le mélange de plages d’ambient avec des morceaux électro-pop beaucoup plus nerveux et foisonnants. Dans l’absolu, alterner des morceaux intenses avec d’autres planants n’est pas un défaut, ça peut très bien fonctionner, comme c’est le cas dans le génial Druqks d’Aphex Twin. Les plages de piano délicates et mélancoliques permettaient de souffler un peu et repartir de plus belle. Le problème, c’est qu’ici les morceaux ambient sont longs, ce qui ne peut que faire perdre le fil à l’auditeur. Mais ce défaut dans la cohérence est excusable, c’est le prix à payer pour un album réellement audacieux. Car plutôt qu’un album parfaitement homogène où rien ne dépasse, pas même l’inspiration, mieux vaut toujours un album un peu bancal, mais qui ose et a de l'ambition... et c'est bien dans cette catégorie que se trouve le bien nommé Shaking the Habitual.

Un des tous meilleurs morceaux de ce début d'année :

The Knife - Wraps your Arms Around Me

 

L'album en écoute sur grooveshark.

 

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21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 12:24

Le Golb joue au petit jeu des devinettes ? Music Lodge aussi. Eh oui, la copie est partout. Sur les blogs, certes, mais surtout chez les premiers « pirates » : les artistes. En voici quelques bons exemples avec 4 morceaux récents.

Cette année, le riff d’une fameuse chanson a été pompé sur deux morceaux :

Ludovico Enaudi – Experience (le pompage débute vers 49’’ et ne s’arrête plus par la suite)

 

 Charli XCX – Set me Free

 

 Vous devez reconnaître le morceau pompé par ces deux titres, il en va de votre crédibilité rock !

 

Chez Major Lazer, c’est un morceau pop encore plus célèbre que le précédent qui a été bien pompé :

 

 

Impossible de ne pas reconnaître l’original, à moins de n’avoir pas allumé la radio ces 30 dernières années.

Plus difficile (pas pour moi, mais je n’ai pas grand mérite, c’est un de mes morceaux de chevet dont le riff a été ici pompé) :

Mogwaï – The Huts

 

Envoyez vos réponses accompagnées d’une enveloppe timbrée, en précisant votre nom, prénom, profession, âge, patrimoine, à l’adresse suivante (cachet de la poste faisant foi) :

Music Lodge Inc, 19 Black Lodge Blvd, 56802 Twin Peaks

Ou, plus simplement… dans les commentaires ci-dessous.

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