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20 mai 2014 2 20 /05 /mai /2014 09:41

Les droits d’auteur se prolongent 70 ans après la mort du compositeur (et du librettiste s’il y a un texte), et les  droits voisins (droits des interprètes) étaient pendant un temps de 50 ans après l’enregistrement de l’œuvre. Ce qui signifiait qu’en 2014, nous aurions dû bénéficier d’un formidable catalogue d’enregistrements d’œuvres de grands compositeurs du passé, des enregistrements de très bonne qualité du début des années 60. Mais les droits des interprètes ont été étendus à 70 ans aussi, nous privant de toutes ces œuvres, seuls les enregistrements d’avant 1944 - dont la qualité sonore est assez médiocre - restent dans le domaine public.


Heureusement, des mélomanes ont créé un site, Musopen, où les internautes peuvent faire des dons afin que l’on bénéficie de telle ou telle œuvre du répertoire : une fois une certaine somme atteinte, un interprète l’enregistre contre cette rémunération et renonce à ses droits d’interprètes. Une excellente initiative, car il n’est pas normal à mon sens que l’on ne puisse disposer sans payer de droits des œuvres de compositeurs morts il y a un siècle ou plus. Le domaine public a un sens, c’est celui de considérer que les grandes œuvres font partie du patrimoine de l’humanité et qu’elles doivent bien à un moment revenir au peuple et ne pas être exploitées seulement par les rentiers de l’art.

 

Certes, les enregistrements dont il est ici question ne rivalisent pas avec les meilleures interprétations, mais ils sont assez corrects. Cette initiative n’empêchera pas les grands interprètes de continuer à toucher des droits voisins, leurs enregistrements resteront privilégiés par les radios classiques et par tous ceux qui en ont les moyens (des films, docs, émissions TV qui ont un budget conséquent préfèreront s’acquitter des droits que d’aller piocher dans des enregistrements de moins bonne qualité), mais c’est une excellente nouvelle pour tous ceux qui n’ont pas de tels moyens. Tels les artistes confidentiels et internautes qui désirent une illustration musicale pour une vidéo, les petites structures ou petits commerces qui souhaitent diffuser un peu de (bonne) musique mais ont un budget trop serré pour payer la SACEM… et, rêvons un peu, cela permettra d’entendre un peu plus de grande musique que les sempiternelles rengaines qui polluent trop souvent notre espace sonore…

 

J’ai ainsi créé une chaîne youtube avec ces musiques libres de droit, pas loin d’une centaine de vidéos et 19h de musique (pour l’instant, je vais continuer de l’alimenter en fonction des disponibilités). De la musique que tout le monde peut diffuser librement, et celle des plus grands : Beethoven, Mozart, Bach, Schubert, Satie, Chopin, Brahms, Borodine, Dvorak, Debussy, Mendelssohn, Haendel, Vivaldi, Rachmaninov etc…  Avec la première sonate de Beethoven pour débuter (les compositeurs ne sont malheureusement pas toujours mentionnés sur les vidéos que j’ai récupérées).

 

Ma chaîne youtube « musique classique libre » :

 


Directement sur youtube : Public Domain Classical Music.

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 19:30

chostakovitch.jpgDmitri Chostakovitch – Symphonie n°11 en sol mineur : L’année 1905

Créée en 1957 

 

 

 

 

Après la 7° symphonie de Sibelius, dont la forme en un mouvement est celle du Poème Symphonique, mais qui n’en est pas un puisqu’elle n’a pas de « programme descriptif », en voilà une qui a bien la forme traditionnelle de la symphonie en 4 mouvements, mais qui a un programme (la révolution de 1905). Malgré ce programme, ce n’est pas là non plus un Poème symphonique, mais une symphonie, ou plus précisément une « symphonie à programme ». La différence entre Poème Symphonique et symphonie à programme est simple : le premier est en un seul mouvement, le second a le découpage en plusieurs mouvements des symphonies (normalement 4, mais il peut y en avoir plus ou moins, les premières symphonies en avaient 3, et deux des plus célèbres symphonies dites « à programme » en ont 5 : la Symphonie n°6 « Pastorale » de Beethoven, et la symphonie fantastique de Berlioz).

En résumé :

Poème symphonique : 1 Mouvement + programme (illustration musicale d’un poème, d’une peinture, d’un roman, d’un événement historique etc.)

Symphonie : Plusieurs mouvements (malgré quelques rares exceptions comme la 7° de Sibelius en 1 mouvement), le plus souvent 4, et pas de programme (il peut y avoir un titre évocateur, mais le compositeur n’a pas cherché à raconter une histoire qui se déroulerait tout au long des différents mouvements).

Symphonie à programme : Plusieurs mouvements + programme.   

 

Avant de détailler dans un futur article les musiques de 1957, il me fallait mettre en valeur l’œuvre la plus impressionnante de cette année, la 11° symphonie de Chostakovitch. Peut-être sa meilleure après la 10°. Les 4 mouvements sont exceptionnels, je peux vous conseiller, comme première approche, le 3° mouvement, le plus beau, poignant et accessible de la symphonie :

 

Si vous ne craignez pas les sensations fortes et les aventures musicales extrêmes, ne passez surtout pas à côté du 2° mouvement. Je ne me lasse pas de combattre régulièrement ici ce cliché tenace d’une musique classique qui serait sage / BCBG / bourgeoise, alors que le rock serait, lui, intense et rageur… Mais en 1957, la « bonne société américaine » qui s’offusquait de la violence du rock et lui opposait la beauté de la musique classique aurait mieux fait de revoir ses « classiques », et les dernières œuvres de l’époque, il y a plus de folie, de noirceur et de violence dans le 2° mouvement de la 11° Symphonie de Chostakovitch que dans tout le rock de l’époque, qui passe à côté pour un sage et sympathique divertissement (d’un point de vue strictement musical bien sûr).

Ce 2° mouvement a pour titre « The 9th of january », car le 9 janvier 1905, une manifestation a été très sévèrement réprimée par la police, qui a tiré sur la foule. Un jour que l’on a appelé « Dimanche rouge » ou « Bloody sunday »… rien à voir avec U2, son Sunday Bloody Sunday parle de la répression d’une manifestation de 1972 en Irlande, répression qui a fait 7 morts et une vingtaine de blessés. Une broutille, en quelque sorte, face au « Bloody Sunday » russe de 1905, avec 96 morts et 333 blessés… selon les chiffres officiels… mais d’autres avançaient des chiffres faisant état de milliers de manifestants exécutés ce jour-là par la police. Sur une échelle quelque peu macabre, il est finalement cohérent que U2 joue une musique 100 fois moins sombre et violente pour cette répression irlandaise de 1972 que Chostakovitch dans son 2° mouvement de la 11° symphonie… (je m’égare un peu, mais tous les moyens de taper sur U2 sont bons à prendre).

Sur wikipedia : la Révolution russe de 1905 

La première partie du 2° mouvement évoque la marche des manifestants vers le palais du Tsar, puis, après un moment de calme inquiétant, la caisse claire annonce l’arrivée de la police et la fusillade. La musique devient alors implacable, violente et « monstrueuse », comme l'a été cette tragédie.

Une vidéo de la symphonie en entier, calez-là à 22 minutes pour le début du 2° mouvement, qui dure jusqu'à 40'55… pour vivre au mieux cette expérience musicale et symphonique, je vous conseille de mettre le volume assez fort, et de passer en plein écran et en HD (choisir 1080p dans les paramètres). Sensations fortes garanties :

 

Autre interprétation de grande qualité du 2° mouvement :

 

La 11° de Chostakovitch est une symphonie typiquement russe, avec des thèmes empruntés au folklore russe (ou des harmonies et mélodies caractéristiques), des contrastes saisissants, du souffle, du lyrisme, de la puissance et de la noirceur, des parties mystérieuses et contemplatives (presque oniriques), et, bien entendu, ce formidable sens du rythme qui caractérise les musiciens et compositeurs russes…

La symphonie dans son intégralité, sur grooveshark :

 

Sur wikipedia : la 11° symphonie de Chostakovitch.

Mon précédent article sur Chostakovitch – qui date tout de même de 2006, j’écris finalement peu sur la plupart de mes compositeurs favoris :

Les symphonies de Chostakovitch.

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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 19:19

Sibelius.jpgJean Sibelius - Symphonie n°7 en Do majeur (op. 105)

Je vous ai parlé des 100 ans de la pièce Vers la Flamme de Scriabine, c’est l’occasion de continuer sur la lancée et de vous présenter des œuvres importantes des années en « 4 ». Après 1914 : 1924… et une œuvre qui relie même ces deux dates, puisqu’elle a été commencée en 1914, et terminée et présentée au public en 1924 (le 24 mars 1924 à Stockholm pour être précis).

Sibelius (1865 – 1957) est le grand compositeur finlandais, et cette symphonie est sa dernière. Il faut dire que 10 ans pour écrire une symphonie, c’est particulièrement long, ce qui explique qu’il ait eu du mal à en achever une nouvelle (il a écrit une 8° symphonie, qui ne lui convenait pas et dont il a détruit la partition).

Une symphonie, en général, est une œuvre pour orchestre en 4 mouvements. Mais cette symphonie de Sibelius est en un seul mouvement, caractéristique des « Poèmes Symphoniques »… sauf que cette 7° de Sibelius ne peut être considérée comme Poème Symphonique puisqu’elle ne s’appuie pas sur un thème extra-musical (une légende, un tableau, un roman etc.) Sibelius, lui, a présenté sa 7° symphonie comme une « Fantaisie symphonique ». La forme en un mouvement est originale (même pour une symphonie de 1924), mais n’est pas totalement en rupture avec la structure traditionnelle de la symphonie, les oreilles attentives y décèleront des passages qui évoquent un mouvement lent puis un scherzo.  

La symphonie est bien en Do Majeur comme indiqué en début d’article, ce n’est pas une faute de frappe, car il est vrai que sur ce blog qui fête (déjà) son 8° anniversaire, les œuvres classiques en majeur sont extrêmement rares (c’est peut-être la première, je ne suis pas allé vérifier).

Le majeur est joyeux, le mineur est triste, voilà comment on explique rapidement la différence entre les deux. C’est une bonne manière de faire la distinction quand on s’initie à la musique… mais les choses ne sont, comme toujours, pas si simples. On peut faire du « majeur triste » et du « mineur joyeux ». Dans une tonalité majeure, il y a des accords mineurs (sur lesquels on peut insister), et lorsque vous lisez que telle œuvre classique est en Do mineur ou en Do majeur, cela ne signifie pas qu’elle reste dans cette même tonalité du début à la fin (ça, c’est plutôt le cas de la musique pop), il y a de nombreuses modulations dans d’autres tonalités (des tonalités qui peuvent être mineures quand la tonalité de base est majeure, et inversement). Si les œuvres en majeur sont en général plus « joyeuses » que les œuvres en mineur, cette symphonie est un des meilleurs exemples que je connaisse pour prouver qu’une pièce classique dont la tonalité de base est majeure peut aussi être très mélancolique, et plutôt sombre. Mais au-delà de ces considérations théoriques, elle est surtout une magnifique pièce de musique postromantique (l’influence de Wagner / Bruckner / Mahler est très prégnante), et une œuvre particulièrement envoûtante…

Je vous conseille comme première version celle de Leif Segerstam (la qualité sonore est excellente, choisir 1080pi dans les paramètres).

 

Si vous désirez la voir interprétée à l’orchestre, la version de Simon Rattle :

 

Par Karajan : Sibelius – 7° Symphonie.

Sur grooveshark, les symphonies n° 5 et 7 de Sibelius par Leonard Bernstein

La page wikipedia de la Symphonie n°7 de Sibelius

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